V. MEYERHOLD et le constructivisme



La tour de Tatline

La tour de Tatline est un projet élaboré en l'honneur de la Révolution en 1919. Oeuvre monumentale conçue par Vladimir Tatline, peintre et sculpteur soviétique, et dédiée à la Troisième Internationale. Oeuvre symbolique jamais réalisée formée d'une double spirale tournant sur un axe.
Le metteur en scène Meyerhold s'inspire de ce projet lorsqu'il monte
le Révizor de Gogol :

 

Le décor du Révizor selon Meyerhold :

" La scène aura une forme presque ovale, on la limitera et la rapprochera nettement des spectateurs. Tout le décor ne consistera qu'en une série de surfaces polies orientées vers le public. Il faut choisir ces surfaces en essayant de susciter une association avec l'époque ; elle doivent convenir pour les années 30-40. (...)
Le panneau central qui se trouve au fond comporte
deux portes, placées de part et d'autre d'un panneau médian qui peut s'ouvrir ; de là, perpendiculairement au public, sortira, selon la méthode du "Mandat", une plate-forme pourvue d'un décor complet. On aura une impression un petit peu différente, parce que là, c'est un ensemble énorme qui arrivera.
Notre système fera alterner deux praticables qui, derrière la scène,
bifurqueront comme deux tramways dont l'un tourne à droite et l'autre à gauche. Ou bien peut-être qu'ils alterneront, l'un arrivant quand l'autre partira. (...)

Et voici le plus important : La petite plate-forme que nous allons construire pour cette scène aura une assez forte déclivité. Il sera difficile d'y marcher. Le mobilier aussi sera incliné vers le public. Devant le divan, il y aura une table d'acajou à surface polie. Il n'y aura rien desus, et elle sera si proche du divan qu'on ne pourra pas passer entre les deux meubles. Nous couperons donc en deux les gens assis. Rappelez-vous ce tableau de Dürer, Jesu che disputa con 1 dottori, ce sera le leitmotiv de mes directives...

Meyerhold, 1925

Je mets en couleur les termes qui suggèrent la difficulté des déplacements et le traitement particulier de l'espace dans la mise en scène de Meyerhold afin de rappeler que ces éléments apparaissent également dans le texte des Nouvelles, la Perspective en particulier !

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